Vin britannique : contexte face au dérèglement du climat
Cette année, les vagues de chaleur de juin à août du côté du sud de l'Angleterre ont fait du bien aux vignerons de la région et au vin britannique. En effet, les raisins arrivent à maturité plus tôt que prévu dans les terroirs britanniques. Le dérèglement du climat a impacté le calendrier des vendanges car au lieu de démarrer en octobre, elles ont commencé fin septembre. Cette situation semble convenir aux activités vignobles de la région selon Charlie Holland, producteur à Gusbourne. Il pense que ces conditions sont similaires à celles de la Champagne dans les années 70 et 80. Il a même ajouté que ce climat est idéal pour produire un apéritif exceptionnel et des meilleurs coteaux effervescents. Une étude a même démontré que le réchauffement climatique impactera positivement la viticulture britannique dans les 20 ans à venir. De ce fait, le climat sera propice pour produire des vins tranquilles de cépages pinot noir, chardonnay et riesling dans cette région viticole. Les produits issus des meilleures cuvées de cette région pourraient même venir concurrencer les bordelais et les autres boissons alcooliques dans les années à venir.

Le vin britannique connait un succès malgré le réchauffement climatique - Photography Ben Stansall / AFP©
Réchauffement climatique : favorable pour l'outre-manche mais danger pour les autres régions
Conscients de cette opportunité, les viticulteurs britanniques s'activent avec finesse. En matière de ressources humaines, le nombre des employés ont augmenté, surtout en ces périodes de vendanges. La fermentation alcoolique, ainsi que la bonification par vieillissement du vin britannique assurent la diversification des produits mis sur le marché. Charlie Holland, a déclaré que son domaine produit le traditionnel mousseux et fruités, du rouge avec du pinot noir, ainsi qu'un blanc avec du chardonnay. Selon lui, le réchauffement climatique a été bénéfique pour la production, car il peut faire mûrir les raisins maintenant bien mieux qu'il y a 10 ou 15 ans. Cette situation pourrait constituer une aubaine pour les viticulteurs du Royaume-Uni. Pas sûr que ce soit le même cas pour les autres régions viticoles comme la Bourgogne en France, la Californie, ou encore l'Australie. Les températures élevées constituent une véritable menace pour tout le monde, surtout pour les grands vins de France.
Potentialité énorme de la production du Royaume
Comme annoncé, cette situation est une aubaine pour les viticulteurs britanniques. Face aux opportunités qui se présentent, la surface de vigne a doublé en huit ans en Grande Bretagne, selon l'organisation sectorielle WineGB. Mais face aux gros producteurs mondiaux, les 3 800 hectares cultivés en Grande Bretagne ne représentent qu'une infime partie. En effet, cette surface ne représente qu'un dixième de la région champenoise. A cet effet, la viticulture britannique reste marginale et le Royaume Uni restera un producteur de vin de niche. Néanmoins, Daniel Mettyaer, directeur de recherche au cabinet londonien d'analyses du marché mondial des vins et spiritueux IWSR Drinks Market Analysis, pense que le vin britannique a le potentiel de gagner en qualité avec la montée des températures, et ce malgré le prix assez élevé. A lui d'ajouter que les bouteilles et la production du Royaume commencent à percer en Amérique du Nord, dans les pays nordiques et en Australie.
Avec ETX Daily Up