Déchets en plastique : les alternatives n'ont pas été concluantes
La gestion des déchets en plastique devient incontrôlable. Depuis des décennies, des alternatives ont été proposées pour la gestion de ces ordures : recyclage, upcycling, tri, valorisation de l'ordure ménagère, incinération, production d'objets en polyéthylène réutilisables.
Cela n'a pourtant pas empêché la pollution intempestive des déchets en plastique. Pire, les humains produisent toujours autant de contenants, de pailles, d'assiettes, de cotons-tiges, de bouteilles, de gobelets en polyéthylène, en tonnes chaque année. Sans parler des résidus encombrants comme le polystyrène, les objets à usage unique, jetables et non-biodégradables.
Lucie Courtial, de Beyond Plastic Med explique que remplacer les matériaux pétrosourcés par des objets en polymère biosourcés n'est pas une meilleure option. Tout dépend de l'origine du matériel. Elle insiste également sur le fait qu'il faudrait au moins commencer par la réduction de ces polluants.

L'heure est grave ! Une mesure drastique en matière de gestion des déchets en plastique est de rigueur, afin d'inverser la tendance du changement climatique.
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Gestion des polluants : place à l'interdiction !
La réglementation concernant les déchets en plastique devrait aller vers l'interdiction. Selon Carole Carpentier, de l'ONG Gestes propres, c'est une mesure qui marche.
En France, depuis 2016, les objets en polyéthylène à usage unique comme les sacs de caisse sont interdits. Carole Carpentier affirme que cette prohibition marche, car on voit vraiment moins de déchets en plastique de ce genre dans les arbres et les mers, depuis quelques années maintenant.
En 2021, l'Union européenne a pris l'initiative de bannir les déchets en plastiques tels les : emballages, cotons-tiges, pailles, touillettes, couverts et assiettes.
Mais le Kenya reste la référence en matière de loi sur la gestion des déchets en plastique : l'usage des sacs en polyéthylène y est prohibé depuis 2017. Les amendes peuvent s'élever jusqu'à 32.000 euros et ce crime est même pénal. Toutefois, la législation est là, mais les peines sont rarement appliquées.
Renforcer la réglementation sur la taxation
D'un autre côté, c'est la taxation qui est plaidée par certains acteurs dans le domaine de la production de ces matériaux en polyéthylènes. Cas de l'association Plastics Europe qui a demandé l'application d'une éco-contribution dans le traitement des objets les plus difficiles à recycler. Cela, en passant par la Responsabilité élargie du producteur (REP). Cette mesure est bien entrée en vigueur depuis bientôt 30 ans, mais elle ne présente pas de bons résultats, car son application n'est pas strictement suivie, d'après Jean-Yves Daclin, directeur général de Plastics Europe France.
Mais l'ex-député français François-Michel Lambert est d'un autre avis. Il affirme qu'il faudrait aller plus loin. Il milite pour une interdiction progressive des déchets en plastique. On devrait couper le robinet des objets en polymère pétrosourcés selon lui. Cela rendra ces matériaux plus rares et leur donnera plus de valeur. Ce sera un moyen de s'assurer qu'ils ne finissent pas au fond des océans.
Avec ETX DailyUp