Logements énergivores : les passoires thermiques en Ile-de-France
Les logements énergivores sont sommés par la loi Climat et résilience d'améliorer leurs performances énergétiques sous peine d'être interdits en location. Sur tous ses bâtiments existants, une demeure sur deux en Ile-de-France devra alors réaliser des travaux d'économie d'énergie.
En effet, selon une étude effectuée par l'Insee et l'Institut Paris Région, en 2018, 45% des résidences dans cette région ont l'étiquette-énergie G, F ou E. De ces logements énergivores, 55% ont des locataires et 48% sont occupés par leurs propriétaires. Les logis sociaux présentent juste 29% d'appartenance aux classes énergétiques E, F ou G.
Les étiquettes énergétiques
Suivant la loi Climat et résilience, les logements énergivores en Ile-de-France sous le seuil de l'indécence énergétique seront interdits de location en 2023. Les habitations avec l'étiquette G le seront en 2025, celles en F, en 2028 et les catégorisées E, en 2034.
Rappelons que l'étiquette E signifie : logement énergivore à performance énergétique moyenne. F désigne : bâtiment qui consomme beaucoup d'énergie, mauvaise performance énergétique. Et G signale : énorme consommation d'énergie, très mauvaise performance énergétique du bâtiment.

Les logements énergivores bientôt hors-circuits dans le système locatif.
Photography Christophe ARCHAMBAULT / AFP©
Loi Climat, parc en propriété et locatif privé en difficulté
L'étude sur les logements énergivores de l'Insee réalisée en Ile-de-France est basée sur la facture de l'occupant. Mais vers la fin du premier semestre de l'année 2021, le protocole d'établissement du diagnostic de performance énergétique a connu une réforme. Désormais, le diagnostiqueur devra tenir plus en compte les émissions de gaz à effet de serre dans ses diagnostics. L'audit énergétique prendra en considération les caractéristiques objectives des édifices pour repérer les logements énergivores.
Franziska Barnhusen, cheffe de projet à l'Institut Paris Région explique qu'il y a toujours de grands écarts de niveau de vie entre les occupants des parcs en propriété et des parcs locatifs privés. Cela fait que ces locataires de bâtiments à grande consommation énergétique deviennent vulnérables.
Travaux d'économie d'énergie insuffisants
D'un autre côté, les habitations privées, souvent en copropriété, ont beaucoup de mal à engager les travaux de rénovation énergétique nécessaires. Certainement, les copropriétaires à revenus modestes n'ont pas la capacité financière suffisante pour les hausses de loyers que les installations pour l'amélioration en performance énergétique engendrent.
L'étude du cas des logements énergivores franciliens démontre que les travaux en vue du respect de la loi climat sont encore insuffisants. Mais surtout, que le locataire lambda à faible revenu, qui en requiert le plus, est le moins ciblé. D'un autre côté, pour les bâtiments neufs, surtout les maisons individuelles, il semble que faire les travaux nécessaires pour améliorer la performance énergétique du bien immobilier ne soit pas réellement au centre de la préoccupation de l'acquéreur.
Quelle solution équitable pour augmenter l'efficacité énergétique des bâtiments ?