La crise climatique : trop souvent éclipsée ?
Entre les climatosceptiques et ceux considérés comme écoanxieux, il y a la catégorie de la population qui n'a pas d'idée inébranlable et qui ne demande qu'à être informée concernant le climat. En effet, la canicule subie cet été a mis en avant la crise climatique. Pourtant, les changements climatiques passent parfois (souvent même) au second plan. C'est en tout cas ce qu'explique Juliette Quef, co-fondatrice de la newsletter Vert écologiste.
Pour illustrer son propos, elle évoque la position presque désintéressée des rédactions lorsque le sixième rapport du GIEC est sorti. En effet, le corps de la profession journalistique a plutôt été absorbé successivement par l'arrivée de Lionel Messi au PSG, la Guerre en Ukraine, ou encore les élections présidentielles plutôt que par la crise climatique.
La charte des « Vert » c'est quoi ?
« Vert », c'est d'abord une newsletter en ligne qui traite tous les thèmes écologiques, les défis climatiques, et donc, inévitablement, de la crise climatique. Elle est également l'initiatrice de la charte pour instaurer de bonnes pratiques journalistiques face au réchauffement global.
C'est donc d'abord parce qu'ils estiment que l'équilibre du climat n'est pas abordé de la bonne manière que la trentaine de journalistes professionnels a établi une charte de treize points. Il n'est pas question de revoir les bases des écoles de journalisme, mais d'amener la rédactrice ou le rédacteur-en-chef ainsi que l'ensemble de la profession journalistique à la réflexion sur la manière de traiter les enjeux climat et la crise climatique dans sa globalité.

La newsletter « Vert » est créée en 2020 par Loup Espargilière et Juliette Quef. - Photographie Aamir QURESHI / AFP©
Mention spéciale pour le journaliste reporter d'images ?
Comme le mentionne Juliette Quef, la charte est établie pour tous les titulaires de la carte de presse, qu'ils fassent dans la pige ou qu'ils soient salariés d'un organe de presse. Grâce au manifeste, les journalistes disposeront donc d'un repère face à tout reportage sur le dérèglement du climat : hausse de la température moyenne, canicule, fonte des glaciers, élévation du niveau des eaux, place des combustibles fossiles, plan-climat, énergies renouvelables, etc.
Même si la visée de « Vert » et de la charte s'étend dans tout le milieu, leur intervention s'est démarquée lorsqu'en juin, les reporters d'images, les chargés de l'illustration des articles et les équipes rédactionnelles ont été interpellés sur les images associées aux articles évoquant les vagues de chaleur et la canicule qu'a subies dernièrement le vieux continent. Pour rappel, des reportages avaient associé la canicule à des photos n'évoquant pas la crise climatique ; mais plutôt à des enfants et des glaces.
Sensibilisation et coopération : le manifeste dans la pratique
Le manifeste peut être considéré comme étant la boussole du journalisme dans la crise climatique. Loin d'être donneur de leçon, la charte est plutôt mise en place pour conscientiser, le journaliste et le public, sur les enjeux du réchauffement. Selon toujours la co-fondatrice de « Vert », il ne s'agit pas d'instaurer un dictat sur les images ou les termes, mais bien d'ouvrir le dialogue.
Comme exemple, elle note la volonté de The Guardian à troquer le terme « réchauffement » pour celui de « crise climatique » qui est beaucoup plus évocateur.
Dans le même temps, Juliette Quef applaudit les initiatives de médias comme Radio France qui vont au-delà des écogestes « de base » pour adopter une attitude écologique engagée. Elle appelle également les journalistes à un travail conjoint pour qu'ils créent un climat de coopération ; et ce, afin de renseigner au mieux le public qui est parfois méfiant face aux informations qui leur sont données.
Avec ETX Daily Up