Une enquête sur la crise climatique et la consommation de viande en Australie'
C'est donc en Australie qu'est apparu le fait que les jeunes ne voient pas automatiquement l'impact carbone dû à la consommation de viande. Manque d'information sur les gaz à effet de serre (GES) produit par l'élevage intensif ou minimisation de la quantité de CO2 émise par une habitude alimentaire aux racines bien ancrées ; quelle qu'en soit la raison, la jeunesse australienne ne fait pas spontanément le lien entre réchauffement climatique et steak.
Ce résultat est issu d'une enquête menée sur un échantillon de 35 000 jeunes (nés entre 1995 et 2003) à Sydney, Brisbane, Melbourne, Canberra, Perth ou encore Adélaïde.
La génération Z australienne a donc répondu à des questions portant sur la manière dont elle comprenait le changement climatique, sur les causes qu'elle impute au dérèglement climatique ainsi que sur ses habitudes alimentaires et sa consommation de viande.
Les jeunes australiens conscients du dérèglement du climat
La jeunesse australienne est tout à fait consciente que les activités humaines génèrent un impact carbone conséquent. En effet, 86 % des interrogés le disent : le réchauffement climatique est causé par l'homme. L'enquête affinera ensuite les réponses sur les raisons de ce réchauffement global. Ainsi, 85 % assimilent l'évolution du climat à l'utilisation des énergies fossiles, des combustibles et énergies non durables. La déforestation causant le bouleversement des écosystèmes prend la seconde place avec 59 %. Les déchets (plastiques, alimentaires, etc.) talonnent la destruction des forêts avec 58 %. De manière plus générale, en 4ème position, le recours à des biens et services est pointé du doigt à 55 %. Les moyens de transport sont ensuite désignés comme l'origine de la crise climatique ; et ce, à hauteur de 54 %. L'industrie est à 53 % montrée comme occasionnant les changements climatiques. Et les croissances démographiques mondiales à 45 %. La consommation de viande n'est considérée qu'à 38 % comme source d'émission de GES.

87 % des 33 millions de tonnes de soja importées par l'UE, dont la culture est à l'origine d'une déforestation de masse, sont destinées à l'alimentation animale. - Photography VLG / Getty Images©
Corrélation entre habitude alimentaire et émission de dioxyde de carbone
La Conférence des parties (COP), les signataires de l'accord de Paris, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) et la majorité de ceux qui 'uvrent pour la lutte contre le réchauffement climatique intègrent volontiers la consommation de viande à l'élévation du niveau de la mer, les précipitations déchainées, la fonte des glaciers, le bouleversement de la biodiversité, la hausse des températures, et toutes les conséquences de la crise climatique.
Pourtant, 62 % des jeunes en Australie ne voient pas en quoi la consommation de viande et l'élevage industriel de bétail ou de volaille auraient un impact carbone. De son côté, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture ainsi que les intervenants de la COP26 de novembre 2021 ont clairement établi que la production agricole est la cause de 90 % de la déforestation.
Protéger le climat : ne plus consommer de viandes
Même si l'impact carbone généré par la consommation de viande commence à se faire connaître, les conséquences de l'utilisation des combustibles fossiles prennent encore toute la lumière lorsqu'on évoque le fait de limiter le réchauffement climatique. D'ailleurs, quand on parle d'élevage, les jeunes australiens pensent plus « bien-être animal » que « vague de chaleur ».
Pourtant, comme l'explique la chercheuse de l'université Curtin et initiatrice de l'étude Diana Bogueva, si rien n'est entrepris pour repenser la production et la consommation de viande, elles seront toujours les principales causes de la crise climatique.
Avec ETX Daily Up